MC Gangneux Architecte DPLG

Enseigner l'architecture

Entête de l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris - Belleville

Plusieurs disciplines concourent à la formation d’un architecte : théories et pratiques de la conception, histoire et analyse architecturale, savoirs de la construction, sociologie et anthropologie, urbanisme et paysage. De l’association de ces disciplines apparaît la nature même des connaissances nécessaires à la pensée architecturale qui vise à conceptualiser (recherche de sens), à projeter (anticipation) et à contrôler l’espace architectural & technique.

Par ailleurs, le domaine de l’architecte se caractérise par une itération permanente entre théorie et pratique. L’urbanisme et le paysage, donnent un cadre à la conception.

Dès lors, comment enseigner théories et pratiques de la conception architecturale ?

Un tel enseignement présuppose, à priori, une pratique professionnelle, une expérience variée et l’appréhension des métiers de l’Architecture, tout autant qu’une théorisation de cette pratique poly-orientée. Ceci sous-tend qu’il n’existe ni une pratique, ni une théorie de la conception, mais un point de vue qui les oriente et donne du sens à l’image architecturale et urbaine.

Une seule conviction concernant la pédagogie : la personnalité et le potentiel de l’étudiant induit le mode de transmission tout autant que l’exigence apportée aux contenus et aux savoirs. La motivation et la « mémoire » de l’étudiant sont les clefs de son investissement, sans lequel le contenu ne peut être transmis et son avenir d’architecte ne peut être construit.

Si le cours de théorie diffuse des savoirs, les TD stimulent la curiosité et l’indépendance de l’étudiant vis-à-vis de l’exercice proposé. Le travail en équipes crée une émulation qui alimente les débats théoriques dont le cours a posé les bases.

Le studio est le lieu privilégié du développement de la personnalité de l’étudiant, lieu par excellence de la synthèse et de la conception, ce qui amène le professeur à évoquer, voire à répéter ce qui a été transmis dans les cours tout en changeant de point de vue. La discussion collective autour de chaque projet et la méthodologie qui cadre le travail continu de chaque semaine donne la méthode, les étapes et un objectif à l’étudiant.

Les derniers TPFE ont été l’occasion de consolider des méthodes pour aborder les PFE : un projet complet en moins de six mois et une solidarité de groupe travaillant dans les locaux de l’école a permis d’enrichir le contenu des projets présentés et fixer un délai de 5/6 mois au projet.

Réinvestir dans la recherche institutionnelle à l’IPRAUS, sur le sujet de la conception face à la double question de l’environnement et de l’industrialisation, permet de se situer dans l’actualité européenne et permettra d’actualiser les savoirs dans des domaines en mutation.